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à voir

[Danse en chantier] Eaux souterraines + URJA

Marion Uguen + Sandra Sadhardhenn

EAUX SOUTERRAINES
Marion Uguen

Eaux souterraines est la proposition hivernale du projet polymorphe, Les cinq saisons. Ce projet en cours, invite à des formes artistiques adaptées aux énergies saisonnières. Ici, l’hiver est en jeu, associé à l’élément EAU, à un mouvement d’introspection, aux croyances profondes, à la structure osseuse, aux ancêtres, au sens de l’écoute. Clin d'oeil aux pratiques somatiques, Eaux souterraines s'envisage comme une forme de massage à travers l'écoute. La parole emprunte différents itinéraires : parcours anatomique glissant vers la fiction et le fantastique. Lors d’un temps d’écoute au casque, Marion Uguen (texte et voix) et Anne- Laure Lejosne (création sonore) proposeront une performance intimiste, une plongée en eaux profondes.

"Etendue sur le dos, je performe.
Répandue sur le dos, je perds forme. Perdre forme et la retrouver c’est mon truc. Visqueuse au repos, je me liquéfie quand on fait pression sur moi. Trop de pression et je reste liquide. Il me faudrait un contenant, un verre. Le liquide à l’intérieur du verre, il ne se demande pas si le verre moitié-plein-moitié-vide, il ne se demande pas si avec le réchauffement toussa toussa, ce qui va se passer, un devenir glaçon ou vapeur fonction des courants. Le liquide, il réagit aux vibrations. Soixante pour cent d’eau, je réagis aux vibrations. Je n’ai pas constamment besoin de savoir quoi faire, je n’ai qu’à être vibrante et suivre le mouvement. Et là, je remercie Mère Nature et mon système nerveux involontaire sympathique et parasympathique de faire tout seul sans moi, j’aurais fini par tout dérégler à force de contrôle et j’aurais oublié de respirer.
Retrouver la forme. Un cercle, un beau cercle. Un cycle, un nouveau cycle."
  - Marion Uguen

URJA
Sandra Sadhardhenn

Au croisement des danses urbaines, contemporaines et des arts du sud de l'Inde, Sandra Sadhardheen créé URJA. La fusion de ces visions du mouvement est au coeur de la démarche. L'élément essentiel de ce voyage corporel se trouve être l'énergie ("urja" en Hindi). L'énergie des éléments comme celle qui nous est vitale : le flux qui nous maintient en perpétuel mouvement et qui est en nous à la fois source d'explosivité et d'équilibre. De ce métissage naît le désir de proposer un voyage à la croisée du divin et de l'urbain où force et sérénité s'entremêlent. 

 

YOUPI C'EST SAMEDI : LA REVERDIE

Cie AmieAmi

Une ode au vivant joyeuse et malicieuse, ou comment le jaune et le bleu dansent-ils ensemble pour mieux reverdir nos vies ?

Vive le printemps ! Cette danse pleine de saveur, charnelle, est une ode au printemps, à la nature tout autant qu’à l’altérité, à la part de l’autre en soi-même, l’interdépendance joyeuse des êtres vivants. Un moyen sensible et mouvant de percuter, en douceur, les individualités, qui ressortent renforcées de cette confrontation essentielle avec le vivant qui nous entoure. Sur scène, un danseur jaune et une danseuse bleue, deux êtres pleins et peints, à la fois êtres humains, animaux et végétaux. Ils parlent peu. Les lumières sont franches, colorées. La sève du printemps monte en spirale, célébrant l’interdépendance au monde vivant.

« Nous créons un nuancier de la rencontre qui se forme devant les yeux des spectateurs. »
 Pauline Bigot - Journal #04 du TU

Qui es-TU Louise Emö ?

Portrait d'une création

"Le théâtre est un endroit d’intensification du présent, une manière d’être ensemble hyper fort. "

Eminem, Loana, Britney Spears, 2Pac, Diam’s, Zinédine Zidane…Au fil de ses créations, Louise Emö ne cesse de convoquer des figures pop au plateau. "La question de la référence me fascine, explique la jeune femme depuis Arles où elle "procrastine un peu" avant de rejoindre Paris. "Toutes ces figures portent en elles la notion du masque. Pour autant, je remarque aussi l’impasse de cela. Il n’est jamais facile de trouver une logique entre chaque figure." En effet, dans son travail, où la parole, les mots, le verbe, la musicalité, le flow sont omniprésents et au centre de ses préoccupations artistiques, Louise Emö ne se contente pas de faire l’appel des résidents de la république pop. Non. Cela serait trop simple. Le name-dropping n’a de sens que si - et seulement si - l’exercice permet d’aller voir ailleurs. Et du pays, à 33 ans, elle en a déjà vu. Pour preuve, son parcours donnant le tournis devant la richesse des expériences. Pêle-mêle, en speed et bien évidemment de manière non exhaustive : hypokhâgne, khâgne, ghostwriter, première partie du groupe de musique Cabadzi, traductrice-rédactrice pour l’UNICEF New York, traductrice technique pour Dubbing Brothers, les boss planétaire du doublage, titulaire d’un master écriture et mise en scène, direction d’acteurs…

Avec Sauts de l’ange, Louise Emö plonge, corps et âme, dans cet "hommage polyphonique" à sa grand-mère Monique.
"Le point de départ de cette pièce est un questionnement sur le suicide. Comment faire pour en parler ?". Ou comment faire pour essayer de se remettre du suicide brutal et violent de cette grand-mère partie sans un mot, sans une lettre à l’aube des années 2000. " Sauts de l'ange est à la fois un hommage et la recherche de l’élucidation de ce mystère autour de la lettre manquante. Pourquoi la transmission s’est subitement interrompue ?". 

Car si Louise Emö en est là aujourd’hui, Monique n’y est pas étrangère. "Ma grand-mère me parlait anglais. Elle m’amenait au théâtre. Après, je pense m’être construit un faux souvenir en racontant qu’elle m’a fait rencontrer le théâtre en m’amenant enfant à la Comédie-Française assister à une représentation du Cid. Je dois un peu squeezer ma mère avec cette anecdote." Qu’importe le vrai du faux. Notre ambition n’est absolument pas de le démêler. Au contraire, nous fonçons, tête la première, dans son travail où la parole est reine. "Dans la vie de tous les jours, je pense que la parole n’est pas souvent respectée. Alors que sur le plateau, il y a une sacralité de la parole au long cours. C’est un gage de sécurité." Comme le théâtre qui, pour Louise Emö, est "un refuge". "Je m’y sens en sécurité, à l’abri. Le théâtre est un endroit d’intensification du présent, une manière d’être ensemble hyper fort." Chez elle, la puissance est partout. Sans même avoir vu un de ses spectacle, sons, interviews, vidéos irriguant le site internet de sa compagnie La Parole au Centre provoquent, bien avant le passage sur la scène, un sentiment de force évident. On rit. On sourit. On se questionne. Le flow est enivrant. D’ailleurs, la bande-annonce de Mal de crâne, sa précédente création chorale où se croisaient dans un même élan Hamlet et Eminem, évoque la punchline ultime de Shakespeare. Aujourd’hui, sans prévenir, en guise de conclusion de cette conversation, nous interrogeons de nouveau Louise Emö à ce sujet. "Oui, carrément. Être ou ne pas être est toujours une putain de question prise de tête !"

Texte : Arnaud Bénureau 

OK Subtil

DJ Set

OK SUBTIL : TECHNO DÉBILE / PUNCHLINES VIRILES 

Des boîtes à rythme, des loopers et autres synthétiseurs, taillés pour le dancefloor. Des textes cons et limités (très limités) en boucle au cas où t'aurais pas compris. Vous êtes hypnotisés. Vous êtes des animaux. Vous nagez dans le cosmos. 

 

"Je n'avais jamais autant dansé en rigolant en même temps " Pierre (un mec que vous connaissez pas)

MAZZERU

Maëva Guillery - Cie Ilomikado

Mazzeru est un projet présenté dans le cadre de notre dispositif Pulse 20-21 et Propulse 21-22, un programme d'accompagnement de projet arts vivants étudiants.

En puisant dans notre imaginaire commun, quelles figures mythologiques prendraient racines dans notre quotidien et nos devenirs ?

Née d'une investigation sur la figure du passeur de lieu en Corse, Mazzeru est une pièce dansée explorant la relation entre le visible et l’invisible. Selon la croyance, le mazzeru aurait le pouvoir de chasser en rêve notre double animal et de guider les morts dans leur traversée jusqu’à l’autre rive symbolique.

Pour cette première maquette, les figures du mazzeru et de la sorcière s’aventurent sur le territoire du rêve. Des voix corses et bretonnes se mêlent sous la forme d’une horde d’esprits inspirée de la légende d'A Squadra d’Arozza. Au terme de leurs transformations, iels s'ouvrent à des interactions avec l'invisible lors d’une dernière danse libre et volcanique.

Je me suis sentie happée par la description du mazzeru car j'y voyais l'écho avec d'autres figures mythologiques : Charon qui traverse le Styx, le dernier voyage dans la cosmogonie de l'archipel de Bijagos,... Il réunissait en lui tous les éléments qui m'animaient artistiquement ces derniers mois, et les faisait converger en un seul mot.

Soutenu par les dispositifs d’accompagnement Pulse et Propulse portés par le TU-Nantes et le Crous-Nantes Pays de la Loire (2020-2022), Mazzeru est une création scénique et plastique réunissant une équipe d’artistes pluridisciplinaires. La recherche se poursuivra en 2023 à Mayotte dans le cadre de la résidence Création en cours porté par les Ateliers Médicis. 

Chute Agency ! Une agence de l'effondrement culturel

Collectif Grand Dehors / Maryne Lanaro

Embarquez dans une visite casquée du TU, en compagnie d'un agent immobilier un peu loufoque et aventureux, rencontrez ce lieu et ses potentiels incroyables. Attention, la visite risque d'être mouvementée, il parait que le lieu est hanté.

Dans un futur plus ou moins loin, le monde se métamorphose. Et dans sa transformation à vive allures, les lieux de cultures disparaissent et tombent comme des mouches. Mais pour l'agence Immobilière CHUTE , voici une excellente occasion de se faire un bon pactole en se spécialisant dans la vente de ces lieux culturels en perdition.

FEU !

Spectacles à activer, bal de rentrée & visites dé-guidées

À quoi tu penses quand tu es assis dans le public ?  Comment tu te sens ? Si on te dit que tu vas tomber amoureux·se du reste du public, est-ce que tu viens quand même ? Est-ce que tu arrives à être cool et classe en même temps ? 

Prêt·e ? FEU !


FEU ! c'est l'évènement de la rentrée du TU qui active votre pouvoir de spectateur et explore notre condition de public. 
Au programme : une classe verte immersive du spectacle vivant, une conférence ludique sur la condition du spectateur, un road-trip dansant 100% funk, des ateliers et échauffements du spectateur.ice, des visites dé-guidées à travers les coulisses et les couloirs du théâtre et évidemment quelques surprises !

Rendez-vous du19 septembre au 5 octobre.
 

FEU !

PAR LA MER (QUITTE À ÊTRE NOYÉES)

Anaïs Allais

Anaïs Allais aime pratiquer l’art du récit. Avec sa nouvelle création, l’autrice et metteuse en scène nantaise déplie son autofiction théâtrale comme un conte, entre terre et haute mer. Elle procède par intuition et fait du théâtre avec ce qu’est la vie. De l’effondrement et du vertige qui en découle, l’autrice de Lubna Cadiot ( x7), du Silence des chauve-souris et d’Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été, extrait une métaphore et suit le fil d’un conte populaire et politique, de l’imaginaire du vivant et de l’émerveillement. Par la mer (Quitte à être noyées) porte les récits de trois femmes qui pourraient chacune être la mère ou la fille de l’autre, trois femmes à la croisée des chemins. Il y a un lieu, des femmes dans ce lieu, une mer ou un océan tout proche. Il y a les abysses, le deuil, l’exil et la mémoire. Il y a une femme qui porte en elle le dessin des femmes qui, avant elle, ont lutté pour la liberté. Lui donner voix, lui donner corps, c’est se souvenir de celles qui ont précédé. 

"J’avais lu quelque part que si trois sources d’eau, qu’on appelle aussi trois soeurs, se retrouvent au même endroit au même moment, il y a un grand risque de débordement. La première sœur c’est l’eau qui vient du nord, après un lâcher de barrage. La deuxième vient du ciel, c’est l’eau qui tombe sur la terre. La troisième c’est la marée haute qui arrive de l’océan. Peu à peu la mer gagne du terrain El bhar fi koulimakan " 

LES GÉANTS

Alice Gautier

Cette pièce chorégraphique anime des sensations et des images que le cinéma a parfois imprimé durablement en nous. Ces mémoires tissées entre elles par les gestes des deux interprètes nous parviennent en morceaux, fragments, rebuts et débris. Une langue s’invente à la lisière de ces champs, forme hybride, miroitante et délibérément lacunaire. 

Les Géants ne tiennent ensemble et dans le monde qu’à la condition de se laisser traverser par ces vestiges de fictions.
Par leurs corps étendus apparaissent traces, gestes, impressions, mots et paysages.

Coréalisation TU / théâtre Francine Vasse / ORO-HONOLULU

L'HOMOSEXUEL OU LA DIFFICULTÉ DE S'EXPRIMER

de Copi | m. en sc. Thibaud Croisy

Écrit il y a tout juste cinquante ans, L’Homosexuel… n’est pas à proprement parler une pièce sur la «  condition homosexuelle », ni même peut-être sur l’homosexualité. Elle s’intéresse plutôt à ce qu’il y a d’inexprimable dans tout corps, toute identité, et met en scène la difficulté, voire l’incapacité du langage à dire exactement ce que l’on est. Pour faire honneur au métissage de la dramaturgie de Copi, Thibaud Croisy a réuni un trio d’interprètes flamboyants, aux histoires et aux parcours différents : Frédéric Leidgens dans le rôle de Madre, une mère castratrice à faire pâlir les Andalouses de García Lorca ; Emmanuelle Lafon dans celui de Garbo, une professeure de piano aux méthodes peu conventionnelles ; et Helena de Laurens pour incarner Irina, l’être singulier et pervers qui tente d’échapper à toutes les catégories et peut-être au langage lui-même. Mais alors, qui gagnera cette affreuse partie ? Qui tuera qui ? Et que restera-t-il au terme de cette nuit où se réveillent les démons du corps ? La neige ? Le silence des steppes ? Le souvenir d’une marginalité fondamentale et perdue, impossible à préserver et à dire ? Vous le saurez en venant voir cette comédie barbare et mélancolique, à mi-chemin entre un Feydeau survolté et une corrida sur la banquise

 

“Loin d’être trop cérébrale – ce que l’on aurait pu craindre de la part d’un si bon connaisseur de Copi –, cette approche nous ramène à ce qu’il y a de plus drôle et subversif chez Copi : sa façon si singulière de montrer des êtres fluctuants en prise avec un monde qui tend à les figer.”
Anaïs Héluin - Sceneweb.fr

“Le coup de génie de Thibaud Croisy, c’est de tirer sur les rennes de ce « vaudeville guignolesque » pour en retenir finement la frénésie, et sans jamais céder à la moindre gaudriole.” 
Jean-Pierre Thibaudat - Médiapart