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à voir

JE M'EN VAIS MAIS L'ÉTAT DEMEURE

Hugues Duchêne - le Royal Velours

Un feuilleton théâtral infiltré dans la vie sociopolitique de ces 6 dernières années. Grinçant, décapant et redoutablement vertigineux !

Octobre 2016. Le metteur en scène - apprenti reporter Hugues Duchêne commence à suivre et documenter la vie politique française et le mandat d’Emmanuel Macron. Une vaste entreprise de théâtre documentaire dans laquelle il s’infiltre, caméra et appareil photo au poing, pendant 6 ans. En 2022, il  livre un feuilleton théâtral en 6 épisodes, chacun articulé autour d’une thématique institutionnelle qui a marqué l’année et d’événements forts : à l’assaut des Champs-Elysées avec des Gilets Jaunes aux yeux rougis de gaz lacrymogène, une visite au Brésil dans le box des accusés occupé par l’ancien président Lula, aux coeur de la pantalonnade de LREM aux élections municipales à Paris, dans un confinement entre quatre murs. Le fil de ces dernières années déroule le quinquennat, tout autant que celui de la vie d’Hugues, les soubresauts politiques s’articulent malicieusement à la vie personnelle et intime du metteur en scène. Un pur moment de théâtre d’acteurs, une plongée décapante et vertigineuse dans les péripéties sociopolitiques de ces 6 dernières années.
 

« Entre documentaire et fiction, assumant le rôle d’un narrateur mi-lucide et mi-éberlué, il glisse le pied dans les coulisses du monde politique et le fait avec l’aplomb des jeunes gens que rien ne saura arrêter dans leur course. Car cette course est vitale. Et joyeuse. »
Télérama

« Le résultat est réjouissant : une bande de sept bons acteurs passe en revue une année judiciaire, sociale et politique ».
Le Monde

SWAN LAKE SOLO + MASCARADES

Betty Tchomanga + Olga Dukhovnaya

Quelle femme puissante sommeille en toi ? 

Avec une puissance incommensurable, la chorégraphe et danseuse ukrainienne Olga Dukhovnaya relève le défi d’incarner à elle seule le corps du ballet du Lac des cygnes, écrit par le compositeur russe Piotr Ilitch Tchaïkovski en 1875. Le format de la danse est totalement bouleversé, passant d’un très grand nombre d’interprètes à une danseuse. La danse est réinventée, et la partition de Tchaïkovski devient un terrain de jeu et de liberté.
Pour cette nouvelle partition, le compositeur russe Anton Svetlichny se livre à une recomposition formelle du mouvement, du temps et de l'espace du Lac des cygnes et signe une musique électronique conceptuelle toute en distorsion. Une pièce chorégraphique ultra-contemporaine qui transforme sans concession cette icône de ballet romantique.

Seule en scène, la chorégraphe et danseuse Betty Tchomanga saute. Entraîné par une musique puissante et répétitive, son corps se projette vers le ciel. Avec intensité, il rabâche, trace une verticale, exulte, cherche. Betty Tchomanga est Mami Wata, une déesse des eaux de la culture vaudou d’Afrique de l’Ouest, qui habite la chorégraphe depuis longtemps. Cette déesse-sirène, créature hybride, mi-femme mi-poisson, mi-terrienne mi-marine, est drapée des habits de la nuit, des bas-fonds, imprégnée de pouvoir et de sexualité. Elle attire et effraie en même temps.  La danse du saut de Betty Tchomanga est un chemin obstiné de désir et de plaisir. C’est un chemin vertical, qui passe de la profondeur des eaux à la surface.

LE BAL DU "TOUT-MONDE"

Cie Engrenage[s]

Véritable road-trip dansant, Le Bal du "Tout-monde" invite à chalouper dans un esprit 100% funk à travers un éventail de danses à partager.

Des grands royaumes d’Afrique, en passant par certaines des îles des Taïnoi, sans oublier de s’arrêter dans de grandes Villes-Monde des États-Unis, le bal nous invite à remonter le fil d’histoires de danses qui nous lient les uns aux autres, à l’occasion d’une grande fête irrésistible.  Ce bal joyeux et irrépressible est également un grand saut dans les années 60-70, période de lutte et de revendications, d'indépendances en ébullition, pour les communautés panafricaines, conduisant à la naissance de pensées poétiques, de musiques et de danses, qui alimentent aujourd'hui le monde entier.

 

 

« Le funk n’est pas uniquement un courant musical. C’est là ou pas. Tu es funky ou tu ne l’es pas, tu rends ça funky ou pas. C’est à la fois une saveur, un état d’esprit et un état de corps. C’est une démarche classe et cool en même temps. C’est une posture pimentée et chaloupée, provocatrice, fière et distinguée, irrésistible et contagieuse. C’est un infime déséquilibre, un infime décalage, un tout petit sursaut, qui habite les hommes et les femmes, et par la même occasion ce qu’ils créent. C’est l’héritage de la clave qui rythme la marche, c’est la mémoire qui résonne au travers du tambour, c’est un corps roseau, qui se ploie et de se déploie sans jamais se casser ». Marie Houdin

 

AMI.E.S IL FAUT FAIRE UNE PAUSE

Julien Fournet - L’Amicale

Bienvenue dans cette classe verte de la culture guidée par son animateur très sympa. Son sujet : le spectacle vivant. Sa méthode : un sens aigu de l’exploration, une pratique du sport extrême, un peu de philo et beaucoup de participation. 

En fusionnant la nature et la culture, les paysages et la pensée, cette pièce courte et joyeuse de Julien Fournet nous fait pénétrer la forêt des idées reçues sur le spectacle vivant, nous immerge dans un lac d’émotions et nous fait surfer sur la vague submersive du k.o mental, avec un sens certain des paysages. Un bivouac à travers les territoires de la pensée, drôle et immersif.

« Julien Fournet nous embarque dans un cycle de « classes vertes » de la culture sarclant les paysages accidentés de nos champs artistiques à l’aide la pensée philosophique. Tordant. »
LES INROCKUPTIBLES

« Le décor est planté, nous sommes nous spectateurs, enrôlés dans une classe verte dédiée à la découverte du spectacle vivant. Avouons que l'affaire est délicieuse. » 
TOUTE LA CULTURE

Conférence de la TTension précédée de Lumen Texte

Perrine Mornay et Olivier Boréel

Une soirée en diptyque qui sonde, avec malice, le statut et la condition du spectateur. Qu’est ce qui fait de nous un public ?

La soirée s’ouvre avec la performance Lumen Texte. Lumen Texte est un texte qui prend la parole en son nom. Un vidéo-projecteur et un texte tissent des liens avec les spectateur·ices, perturbent leurs représentations mentales, se mêlent à leurs pensées, décalent leurs modes d’attention. En interrogeant les spectateurs sur les possibilités de vivre un moment commun, cette parole raconte des histoires et incite parfois à l’action sans jamais que l’on sache si celle-ci changera le cours de la pièce ou pas… Une expérience de spectacle et de spectateur jouissive et facétieuse.

Qu’est-ce qu’être public  aujourd’hui ? Indubitablement une aventure, à la fois politique et poétique. En écho à Lumen Texte, Conférence de la TTension explore ce qui se joue dans ces regards et perceptions de spectateurs. La matière théâtrale prend forme à travers les yeux du public : elle bouge au gré de l’attention des spectateurs, de leurs attentes, de leur désir d’être là, de leur plaisir ou inconfort.  Comment l’ère numérique a-t-elle transformé notre façon d’être public ?  C’est cette aventure de regards et de tensions qu’Olivier Boréel et Perrine Mornay performent de manière ludique et astucieuse. 

PETITS TRÉTEAUX D'ÉCOLOGIE SAUVAGE

Marion Delplancke - Cie Le Marlou

Libre adaptation des bandes dessinées d'Alessandro Pignocchi

Bondissant de tréteaux en tréteaux, les interprètes jonglent avec les langages scéniques entre théâtre, musique et danse pour réensauvager notre pensée.

Imaginez que nous devenions soudainement animistes, comme les indiens d’amazonie. Les plantes et les animaux sont propulsés au rang de partenaires sociaux avec lesquels tisser des relations politiques.
Imaginez une anthropologue jivaro qui vous observe comme son plus précieux terrain d’étude, vous, les derniers spectateurs de l’ère capitaliste ; un conférencier en pleine oraison théorique pour tordre le cou au concept de nature se fait chahuté par des mésanges punks écoactivistes ; un journaliste obsédé par les touffes d’herbes, des hommes politiques désertant le pouvoir et les institutions. Les lianes et les ronces gagnent du terrain. Une révolution inter-espèce se prépare.
Serez-vous prêts à plonger dans la vertigineuse temporalité des plantes guidé par un gang de robinier alias faux accacia ?
Pouvons-nous réveiller notre émerveillement au point de tomber en extase devant un bolet réticulé ?
Kaléidoscope de situations cocasses et retournées, ce spectacle est un chamboule-tout ludique et conceptuel qui interroge les relations que nous tissons avec le vivant et, en miroir, fait grincer notre présent pour y remettre du jeu. 

 

ZYPHER Z

Munstrum Théâtre

Plongée dans une esthétique puissante et foisonnante, truffée d’inventions formelles et plastiques, Zypher Z explore la frontière entre l’humain et le monstre.

Zypher évolue dans le monde d’après. Un monde catastrophique où le chaos et l’angoisse règnent. Dans cette fable futuriste post-apocalyptique, six interprètes se déchaînent pour jouer une quarantaine de personnages. Zypher y est un des rares humains, fragile et minable, encore en vie, au milieu de robots esclaves et d’animaux hybrides et sinistres qui se sont emparés du pouvoir. Ebranlé par le suicide d’un de ses collègues, sa réalité vacille, son identité explose et sa psyché tourmentée l’entraîne aux confins du réel, au seuil d’un autre lui-même. Cette comédie noire et baroque plonge à corps perdu dans une époque crépusculaire et furieuse qui brûle ses dernières cartouches. La dimension plastique du Munstrum Théâtre, avec des masques au plus près de la peau des interprètes, dynamite le côté monstrueux des comédiens transformés en êtres extravagants à la croisée des genres. L’expérience sensorielle est puissante. Le travail de lumière, les décors foisonnants et la mise en scène au cordeau servent un spectacle total qui questionne bruyamment le monde contemporain.

« Face à la peur de l’autre, au repli sur soi, Louis Arène et Lionel Lingelser, nourris autant à Muriel Robin qu’à Marguerite Duras, signent un spectacle exigeant, lumineux et inclassable »
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore, magazine Transfuge.

 

 

DE LA SEXUALITÉ DES ORCHIDÉES

Sofia Teillet - L’Amicale

Une conférence spectacle drôle et facétieuse pour en savoir plus sur le pouvoir, hautement reproducteur, des plantes.

Comme le suggère le titre de cette conférence-spectacle, vous en saurez plus sur les orchidées et leurs super-pouvoirs reproducteurs en sortant de la salle. Mais surtout, vous aurez amplement agrandi votre univers sur la sexualité ! Le talent de Sofia Teillet, comédienne-conférencière à la fois savante et un peu déglinguée, se loge dans son goût pour la digression et le public. Seule en scène, elle partage son immense curiosité en prenant comme point de départ sa relation houleuse et pleine d’a-priori avec une orchidée offerte par son ex. Avec beaucoup de malice et de poésie, autour d’un exposé brillant et comique sur la sexualité complexe du monde végétal et sa richesse folle, Sofia Teillet nous ouvre tout un monde. 

"Avec De la sexualité des orchidées, nous découvrons comment, loin de se résumer à son statut de fleur de référence, l’orchidée semble avoir bien plus d’un tour sous ses pétales lorsqu’il s’agit de sexualité. En maîtresse de conférences, Sofia Teillet disserte avec humour et s’interroge sur les nombreux mystères logés au cœur de ces fleurs pas comme les autres." 
Sceneweb.fr

 

SYSTÈME + VARIABILITY

Antoine Arbeit - Cie Ex novo

Deux pièces d’Antoine Arbeit explorent les mouvements mathématiques et magnétiques, la partition géométrique de l’écriture et de l’espace.

Inspiré du mouvement des corps célestes, Système expose une danse circulaire magnétique et enivrante, en gravitation autour du centre de la salle. Entraînés par les enregistrements sonores de l’univers communiqués par la NASA en 1992, les quatre interprètes dessinent leurs trajectoires avec un élan perpétuel et grisant, écho de la course infinie des planètes autour du soleil. Une partition géométrique de l’écriture de l’espace qui les mène vers la distorsion du temps et la découverte de leur individualité.

Angulaire et habité, l’espace dans lequel se déploient les trois danseuses de Variability répond hardiment à la rondeur des cercles de Système et à son vide spatial. Là, le geste est rituel et implique une danse à la fois terrienne et spirituelle. Au sein d'un champ de structures mobiles, la traversée sera périlleuse et joyeuse, comme un voyage à la recherche d'un lieu idéal. Une ode au mouvement, au groupe, à la joie d’être ensemble.

 

 

LA NAISSANCE DE LA TRAGÉDIE

Maxime Kurvers

Bienvenue en tragédie, la théâtralité dans son plus simple appareil.

Au centre du théâtre : un acteur. Depuis 472 avant notre ère, époque de la représentation de la tragédie la plus ancienne qui nous soit parvenue en Occident à ce jour (Les Perses, du poète, soldat et dramaturge grec Eschyle joué au théâtre de Dionysos à Athènes devant 17 000 spectateurs), il a toujours au moins suffi d’un acteur, de sa parole, pour que le théâtre advienne. Avec une esthétique rudimentaire, le jeune metteur en scène Maxime Kurvers rend hommage à cette idée élémentaire et puissante qui traverse le temps, s’emparant d’une histoire de notre patrimoine commun contenue dans les plus anciennes traces de tragédie connues. Le metteur en scène tisse le fil entre le théâtre contemporain et le théâtre antique en utilisant pour cela ce seul procédé minimal qui fait théâtre : un interprète, sa parole, son corps, sa mémoire, sa capacité aux affects, le public. 

« Quelque chose du théâtre est possible sans cette spectacularité dont on a fini par croire qu’elle lui était propre. C’est certes une idée très petite, mais il me faut la redire ici, car c’est cette pensée qui jusqu’à présent a guidé mon travail et qui le guide une fois encore pour ce nouveau projet : La naissance de la tragédie »
Maxime Kurvers

« Ce soir, on ne donne pas au théâtre ce qui lui revient. Ce soir, vous n’en aurez pas pour votre argent. Vous ne pourrez pas satisfaire votre soif de voir. Nous ne ferons pas d’étincelles, nous n’avons pas de quoi vous faire frémir. Il n’y aura pas de suspense. Ces planches ne figurent pas le monde. Elles font partie du monde. Ces planches sont là tout simplement pour nous porter. Ce monde n’est pas différent du vôtre. Vous n’êtes plus des badauds. Vous êtes le sujet du spectacle. Vous êtes au centre de notre vision. Vous êtes l’objet de notre dialogue. »
Peter Handke, Outrage au public, 1966.