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Portrait à voir

Maxime Bonnin en toutes premières fois

Metteur en scène et interprète, Maxime Bonnin sort du Conservatoire de La Roche-sur-Yon en 2010. Il développe sa sensibilité à la performance et la danse en rencontrant les performers et chorégraphes Mehdi Farajpour, Carole Douillard ou encore Yvann Alexandre. En 2019, il fonde sa compagnie et crée son premier spectacle. Entre théâtre et performance, entre paroles et images, Maxime Bonnin développe un langage poétique pour traiter de problématiques contemporaines et sociales.

Quel est ton premier émoi de spectateur ?
Ce n'est peut-être pas le premier, mais c'en est un qui m'a beaucoup marqué. C'était en 2005, la pièce Le Salon de la compagnie belge Peeping Tom. Ça a été un choc, à la fois esthétique et technique. C'est un spectacle comme je n'en n'avais encore jamais vu. Le mélange entre théâtralité, danse, acrobatie, scénographie, son et lumière était saisissant. Les interprètes étaient très touchant·es et d'une technique impressionnante. Mais c'est surtout l'écriture qui m'a surpris : pas de texte (ou très peu ?), une histoire dont on ne comprend pas tout mais qui nous laisse entre curiosité et mystère. Ce n'était ni du théâtre, ni de la danse, mais un objet ailleurs. J'en suis sorti avec beaucoup de questions, de l'émerveillement, de la curiosité et beaucoup d'envie.

À quand remonte la première fois où tu as voulu être sur scène ? 
Assez classiquement, mon premier souvenir vient d'un cours de français. La professeure nous avait proposé de travailler une scène d'Antigone. Avec un camarade, nous avons joué une scène entre Créon et Antigone et je me souviens du plaisir que j'ai eu en disant les mots de cette jeune femme. J'ai eu envie de retrouver cette sensation particulière d'incarner d'autres vies, d'autres potentiels. J'ai ensuite participé à un atelier amateur de ma petite commune vendéenne d'origine pendant plusieurs années où j'ai joué dans plusieurs pièces. C'est la mère d'un ami qui animait l'atelier, elle était géniale! Cela a vraiment creusé mon goût pour le jeu.

Mascus, c'est le premier titre auquel tu as pensé ? Pourquoi ce titre ?
Oui, le titre est arrivé assez rapidement. La consonance latine résonnait en moi comme un écho du passé sur lequel je me retournais une dernière fois. Un nom massif, écrasant. Dans Mascus, l'évidence est là, il s'agit de questionner les masculinités. On y trouve également un petit clin d'œil à deux figures de la mythologie romaine : Mars, dieu du combat et de la protection, et Bacchus, dieu de la fête orgiaque et des sucs vitaux. Quelques mois après avoir débuté le projet, une amie m'a fait remarqué qu'on pouvait aussi penser aux mascus (diminutif des masculinistes). Je trouvais assez drôle qu'on puisse venir en pensant que la pièce allait être une tribune pour la défense des droits des hommes et de leurs valeurs quand le spectacle s'engouffre dans une toute autre direction.

La première date d'un spectacle, ça met dans quel état ?
Beaucoup d'impatience après tant d'années à travailler à ce projet ! Les premiers laboratoires de recherches ont débuté en juin 2017. C'est une certaine fierté d'enfin montrer cette création après les péripéties qu'elle a connues. Il y a aussi beaucoup de curiosité, la hâte que le spectacle rencontre enfin son public, d'enfin savoir ce qui se passe quand la pièce existe. Qu'est ce qui reste au public après la sortie ?  Quelles questions, quelles images ? Que retient-on de cette pièce ? Ça crée à la fois un peu d'anxiété, on ne va pas se mentir, mais aussi et surtout une joie conséquente. Et un certain soulagement, une fois que ce sera passé ! Il y a une excitation de présenter ce travail au monde. Hâte qu'on se rencontre !

 

MASCUS | Maxime Bonnin - 2 et 3 mars 22