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Chronique Interview à voir

WAX - Tidiani N'Diaye

l'art et la matière

À l'intérieur d’un espace coloré et graphique, deux danseurs se fondent, apparaissent, surgissent, disparaissent dans les plis et replis d’une scénographie caméléon. 

Dans chacune de tes pièces, ton rapport aux matières est très présent. Comment toutes ces matières interviennent-elles dans ton travail de composition chorégraphique ?
Dans mes pièces, j’ai toujours travaillé avec des objets. C’est plus difficile de bouger ou de trouver quelque chose avec un corps seul. Quel est le bon mouvement ? Le bon geste ? Quand je suis avec des matériaux, des objets, de la matière, les mouvements viennent naturellement.

Pourrais-tu dire que tu as besoin systématiquement d’une matière pour créer du mouvement ?
Dans les pièces que j’ai faites jusqu’à présent, j’ai toujours eu de la matière comme point de départ. Pour Wax, c’est différent, la danse est mise en avant, le corps est davantage en jeu. La matière agit en empreinte. On ne voit pas l’objet mais on peut l’imaginer à travers les mouvements du corps. J’essaye de créer un motif de wax (le wax est un tissu caractérisé par un motif figuratif ou abstrait, ndlr.) imaginaire avec une danse en spirale par exemple. Avec les deux danseurs nous avons exploré cette idée de geste à blanc en prenant en compte les motifs infinis caractéristiques des imprimés de ce tissus.

Pourrais-tu parler de l’idée de ce dispositif ?
La scénographie de Wax représente un studio photographique où le spectateur est un photographe : il regarde ce qu’il a envie de regarder. Un seul motif se répète de l’espace de la scène jusqu’aux costumes. Les danseurs sont comme absorbés par ce motif et pourtant leurs gestes impactent fortement le regard.

Propos recueillis pour Ma Culture par Charlotte Imbault