Anturia Soilihi est une comédienne, metteuse en scène, autrice d’origine comorienne. En 2023, elle performe ses textes issus de son recueil de poésie et décide de créer le spectacle Le Monde brûle et moi, je m’achète des Nike, que l’on pourra retrouver au TU à l’occasion du festival FAUVES.

J’aime la façon dont ma génération brouille les codes, mélange les références, casse les cases. On créé nos propres langages, nos propres mythologies, en refusant qu’on nous enferme.
-Anturia Soilihi
Qu’est-ce qui te donne de la force dans ton travail ?
Ce qui me donne de la force, c’est de voir que mes histoires peuvent créer des ponts entre moi et les autres, entre la douleur et la beauté, entre le chaos et le possible.
Il y a quelque chose de précieux dans le fait de transformer ce qui m’a blessé en quelque chose qui, soudain, fait sourire, réfléchir… ou taper du pied.
C’est un peu comme semer des fleurs là où c’était du béton — et découvrir qu’elles dansent.
Quelle force ou quel pouvoir puisez-vous dans l’art vivant ?
L’art vivant me permet de réenchanter le réel.
Il me donne la liberté de dire « je suis là » avec toutes mes contradictions, et de transformer mes tempêtes en chorégraphies intérieures.
Sur scène, je peux mêler le tragique et le joyeux, les larmes et les paillettes, comme si je vivais dans un dessin animé où tout est possible — même guérir. Et puis, le lien avec le public !
Qu’est-ce qui t’inspire dans ta génération ?
J’aime la façon dont ma génération brouille les codes, mélange les références, casse les cases.
On crée nos propres langages, nos propres mythologies, en refusant qu’on nous enferme.
On parle de nos traumas et de nos rêves dans la même phrase — ça, je trouve ça puissant.
Quel a été le point de départ de ce spectacle?
Le point de départ, c’est un besoin vital : celui de dire mon histoire avant qu’on ne la raconte à ma place. Je me suis souvenue de celles et ceux qui avaient parlé pour les miens, j’ai rassemblé mes textes et j’ai eu l’envie de créer un espace où d’autres pourraient se reconnaître, se sentir moins seuls, moins étranges, moins invisibles.
J’avais envie de dire : « regardez, on peut traverser tout ça et en faire quelque chose de beau, de puissant, nos traumas ne définissent rien ».
Je voulais comprendre comment on se reconstruit quand on a poussé dans la douleur et quand on est poussé dans la douleur (!), comment on peut devenir un coquelicot quand on a grandi dans la boue.
Écrire ce spectacle, c’était reprendre mon récit et le transformer en lumière.
->Propos recueillis en septembre 2025
À découvrir pendant Fauves…
- Festival FAUVES

Évènement terminé
Le monde brûle et moi, je m’achète des nike
Anturia Soilihi
Jeu. 02.10 – 19h30
Un récit percutant tissé de références des années 90, de musique, de rires et de rage douce, où chaque blessure devient matière poétique, politique et joyeuse.
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