Chorégraphe et danseuse, Sandra Sadhardheen développe une écriture qui mêle danses traditionnelles, urbaines et contemporaines. Formée au Kalaripayattu et au Bharatanatyam, elle développe sa pratique en France à travers le hip-hop et le Krump, sous le nom d’Anokha. Nous pourrons retrouver sa nouvelle pièce, Essence OA, à l’occasion d’une soirée partagée danse avec Seren Kano et Andrège Bidiamambu de l’AS Compagnie.
L’art éveille en moi la puissance du corps et de l’instant, cette énergie fragile et intense propre à la création vivante. C’est aussi un espace de partage où artistes et spectateurs se connectent, faisant de chaque performance un moment de communion et de transformation.
-Sandra Sadhardheen
Qu’est ce qui te donne de la force dans ton travail ?
Ma force puise sa source dans la danse, dans ma passion, dans ce feu intérieur qui m’anime et m’entraîne à avancer avec détermination, à croquer la vie et mon art à pleines dents. L’entraînement et le mouvement transforment mes doutes en énergie et me permettent de rester profondément connecté à moi-même. Lorsque je me perds dans mes pensées, il me suffit de mettre une musique, de revenir à mon corps, à mes sensations, et je retrouve aussitôt ma puissance. Ma force vient aussi du sens que je mets dans ce que je fais : la certitude que mes actions et mon art s’inscrivent dans un projet plus vaste, qui me dépasse. Elle vient également du soutien précieux de toutes celles et ceux qui me suivent depuis le début : le public, mes proches, mes amis.. Et enfin, voir les fruits concrets de mon travail nourrit en moi une motivation immense.
Quelle(s) force(s) ou quels pouvoirs puises-tu dans l’art vivant ?
Dans l’art vivant, je trouve une force qui traverse mes émotions et mes sensations les plus profondes. Chaque instant est unique, une aventure humaine qui m’invite à vivre pleinement le présent. L’art éveille en moi la puissance du corps et de l’instant, cette énergie fragile et intense propre à la création vivante. C’est aussi un espace de partage où artistes et spectateurs se connectent, faisant de chaque performance un moment de communion et de transformation. L’art vivant me nourrit, me transforme, et me rappelle que la vie est à expérimenter ici et maintenant.
Qu’est-ce qui t’inspire chez ta génération ?
Ce qui m’inspire chez ma génération, c’est son ouverture d’esprit et sa curiosité face au monde. J’admire aussi son désir de justice et d’innovation, ainsi que le courage de dire les vérités nécessaires. Enfin, je trouve précieux ce chemin vers la paix intérieure, qui passe par le pardon des blessures héritées et la volonté de construire un avenir plus apaisé.
Quel a été le point de départ de ce spectacle ?
Notre rencontre avec Tsaom.
J’ai rencontré Tsaom au tout début de la création de mon précédent solo. Les thématiques que j’explorais résonnaient avec ses propres recherches et expériences, mais sur d’autres plans. Là où ma démarche était plutôt instinctive, lui avait les mots et les connaissances pour nommer ce que je vivais. Finalement, nos approches très différentes se rejoignaient et se répondaient, ce qui a nourri des échanges particulièrement riches et inspirants. Nous partageons aussi un intérêt commun pour les pratiques liées au développement personnel, la quête d’alignement et la recherche d’une vérité intérieure. Ensemble, nous questionnons également les savoirs ancestraux et notre héritage. Une autre base forte de notre rencontre est notre langage commun : le krump. Nous en partageons la culture tout en y apportant chacun notre propre vision. De là est née l’idée de faire dialoguer nos deux personnages de krump – Oversoul et Anokha – à travers le projet. Tous ces éléments m’ont naturellement conduit à cette envie de créer un duo avec lui.
-> Propos recueillis en août 2025.
À découvrir pendant Fauves…
- Festival FAUVES
Essence OA + quatre trois
Sandra Sadhardheen – cie Sadhar + Seren Kano et Andrège Bidiamambu – AS Cie
Jeu. 09.10 – 21h00
Deux duo présentés dans une soirée partagée : l’un explore le locking, l’autre est nourri de l’énergie du Krump !