Toi aussi, mon fils ! L’assassinat politique à la fin de la période républicaine
Conférence par Bertrand Augier
Gratuit
Comme l’illustre l’épisode des Ides de mars, l’assassinat politique est une réalité qui devint extrêmement fréquente dans le contexte romain à partir de l’élimination violente dont fut victime Ti. Gracchus, l’aîné des Gracques, en 132 avant notre ère.
Il venait rompre avec les principes de base du régime républicain, en particulier la rotation pacifique des magistrats élus annuellement et la protection de la vie des citoyens face aux jugements sommaires de ces mêmes magistrats. Il posait également la question de la violence politique, dans un contexte où certaines violences étaient criminalisées, mais où paradoxalement le meurtre d’un homme politique n’était pas nécessairement considéré comme un acte défiant l’État. Ainsi naquirent des débats autour de l’élimination physique d’adversaires politiques dans le contexte de la période républicaine finissante, alors même qu’il n’existait pas de législation spécifique contre le meurtre, comme autant d’affrontements idéologiques sur la nature même de la res publica.
Bertrand Augier, ancien membre de l’École française de Rome, est actuellement maître de conférences en histoire romaine à Nantes Université. Après une thèse de doctorat consacrée aux officiers des armées romaines des guerres civiles à la fin de la période républicaine, ses recherches portent désormais sur l’histoire politique de la fin de la période républicaine à Rome. Il conduit actuellement le programme CRRITIC (Crises de la République Romaine : Identités, Transformations, Imaginaires et Conflits), bénéficiant d’un financement Étoile montante de la part de la région Pays de la Loire.
→ La conférence est suivie d’une adaptation de la pièce de William Shakespeare, César, créée dans le cadre d’ateliers menée par la comédienne et metteuse en scène Zoé Gouin avec les étudiant.es du Master 2, parcours Histoire publique, de Nantes Université. Quand la filiation du pouvoir est rompue par la violence et le meurtre, quelle société naît peut-être alors de la décomposition d’une autre?
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