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mar. 05 au sam. 16 mars

Ratoibolare-Toibolarare-Bolareratoi

Laurent Cebe
Terminé
TU-Nantes

Pour cette première édition de SPLASH, le TU invite un artiste à expérimenter un laboratoire de deux semaines, le temps de la recherche, de la tentative, de l'essai, de la rencontre... Cet artiste, c'est Laurent Cebe, chorégraphe et danseur nantais dont le travail se frotte à la pratique du dessin.

Laurent Cebe invite d'autres artistes à partager sa pratique du dessin et de la danse.
Invités du Ratoibolare-toibolarare-bolareratoi ! : Pilot Fishes (gérée par Léa Raut et Alina Bilokon), L’Unanime (Laura Fouqueré et Cyril Ollivier), PLI (Flora Détraz) et l’Asso Uncanny (Cédric Cherdel).

Participez à la création en cours à travers des rendez-vous publics :
- Sortie de résidence ven. 8 mars à 18h au TU
- Installation TAPIS DANCEFLOOR sam. 16 mars dès 18h AU TU (avant et après Panoramas)

Laurent Cebe : dessiner les sensations

Pascaline Vallée : Comment s'articulent votre pratique du dessin et votre travail chorégraphique ?

Laurent Cebe :
Jusqu’à présent les deux étaient un peu dissociés. Le dessin accompagnait les créations de manière informelle, plutôt comme espace de réflexion. Depuis cette année, j’essaie de l’introduire dans mon travail chorégraphique, de faire en sorte que le dessin ait une influence sur ma pratique de la danse et inversement. Je suis autodidacte, mais le dessin a une place très importante pour moi au quotidien. Je ne l’ai pas rendu visible dans mes anciennes créations, ce qui, avec le recul, me paraît être un manque. Pour l’instant ma recherche se porte plutôt sur la démarche. Dans la nouvelle création à laquelle je travaille, À main levée*, je crée des allers-retours entre la pratique du dessin et celle de la danse. À main levée est un solo, une pièce plutôt introspective qui traite de mon rapport au monde. Le dessin est une manière d’en parler différemment que via le corps. Mes dessins ne sont pas didactiques, il s’agit de formes abstraites, de couleurs. Il s’y dit quelque chose que je ne retrouve pas dans la danse, sur mes sensations, ce que je ressens, des mécanismes internes... Tout au long de la création, je produis à la fois des textes et des dessins qui forment une sorte de catalogue de postures et pourront constituer à terme un roman chorégraphique.

P. V. : Quel sera le contenu de ces deux semaines de laboratoire ?

L. C. : L'enjeu de ce laboratoire est de créer un espace de rencontre avec d’autres artistes et de développer une recherche commune autour du rapport entre corps et arts visuels. J’ai invité quatre compagnies, qui ont toutes un lien plus ou moins grand avec les arts visuels, avec lesquelles j’ai des affinités et avec qui j’ai envie de chercher. Chaque compagnie proposera des ateliers, d’abord un cours, un échauffement, puis un temps de recherche en lien avec son travail et ses outils, en allant du côté de cette relation entre arts visuels et chorégraphiques. Ce temps de rencontre lance un projet de recherche à plus long terme entre nos cinq compagnies.
La deuxième semaine, je travaillerai sur la création d’À main levée. On parle ici de laboratoire parce que je souhaite être en questionnement tout le long du processus de création et essayer, que ce soit dans le travail de la danse ou dans celui du dessin, de réinventer une manière de créer et donc d’écrire la danse. Je cherche une nouvelle matière en plongeant dans ce qui constitue le danseur que je suis aujourd’hui, dans les endroits où je me suis formé, toutes les danses que j’ai traversées, celles qui m’inspirent…

*À main levée, création en 2020 au TU