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Création à voir

Mazzeru (titre provisoire)

PULSE 2021

Comme l'on construirait une cabane au pied d’un arbre pour y abriter un rêve, cette pièce tend sa toile de scène pour y acceuillir la figure du chaman et nous invite à nous aventurer sur le territoire du rêve et de l’invisible.

Puisant librement dans le roman Mal'concilio de Jean-Claude Rogliano, le spectacle s'inspire du conte initiatique d'un jeune « mazzeru », un chaman corse chassant en rêve et guidant les morts de l'autre coté du torrent. La figure du passeur de lieu qui peuple nos imaginaires se rend visible pour un temps, et fait émerger avec lui un archipel de récits dont les personnages sensibles et singuliers se rencontrent.
Le spectacle Mazzeru bénéficie depuis octobre 2020 du programme d'accompagnement PULSE, piloté par le TU et le Crous de Nantes.

 

Je me suis sentie happée par la description du mazzeru car j'y voyais l'écho avec d'autres figures mythologiques, Charon qui traverse le Styx, le dernier voyage dans la cosmogonie de l'archipel de Bijagos,... Il réunissait en lui tous les éléments qui m'animaient artistiquement ces derniers mois, et les faisait converger en un seul mot.

A l'origine du projet, il y a d'abord eu la découverte du roman de Jean-Claude Rogliano suivie d'un voyage en corse sur les traces du mazzerisme - cette forme de chamanisme spécifique à la Corse. Maëva Guillery, la metteuse en scène du projet - étudiante à l'Ecole des Beaux-arts de Nantes, en a en premier lieu rapporté un documentaire tout en complentation, une investigation onirique du côté de Castagniccia, la terre des "mazzeri". Le désir de mettre en scène émerge alors petit à petit, afin de donner à ressentir les expériences propre au mazzerisme tout en se détachant du cadre propre à la Corse, en retenir une expérience avant tout sensible et visuelle. 

Tous ces décors, ces images filmées, ces instants passés avec Jean-Claude à débroussailler les chemins de bruyères pour atteindre Mal'concilio [le titre du roman fait référence à un chataignier] ou à rencontrer des signadoras, participent au socle de matière première pour la pièce et nourrissent l'imaginaire du projet.

 Jules Bassene Dialene, étudiant à l'Ecole des Beaux-arts de Nantes, devient le mazzeru le temps d'un spectacle-songe tout en clair-obscur, évoquant aussi bien un entre-deux entre la vie et la mort qu'entre le sommeil et l'éveil.
Une importance toute particulière est portée au costume, fait de matière en partie réfléchissante venant ainsi sporadiquement capter et renvoyer les quelques sources lumineuses, ainsi qu'au masque - tant au sens littéral, l'objet, qu'au sens figuré, l'expression du visage.

Accompagnement dans le cadre du programme PULSE :
Maëva Guillery a déjà bénéficié du programme PULSE avec le collectif Îlomikado qu'elle cofonde pour l'occasion en 2018 avec Alice Rochette et Sarah Gaspin. Elle participe alors à la mise en scène du spectacle Si c'est une île,  qui convoque déjà fortement le théâtre visuel ainsi que le rapport au songe. Mazzeru (titre provisoire) fait parti des deux projets retenus par le TU et le Crous de Nantes pour être accompagné à partir de la saison 2020-2021.
Le projet est ainsi suivi au niveau administratif (accompagnement à la création et à la gestion de l'association, à la recherche de financement, à la communication...), technique (temps de résidence avec les équipes techniques du TU) et artistique. En effet, le projet bénéficie du "regard extérieur" de deux artistes professionnel•les de la scène : la chorégraphe Elise Lerat et le metteur en scène Jean Le Peltier.

Mazzeru (titre provisoire)
de Maëva Guillery, avec Jules Bassene Dialene / cie. Îlomikado

Une première représentation du spectacle sera à découvrir au printemps 2022... .