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Bibliothèque des créations à voir

#3 Gabriel Um - Candide 1.6

Bibliothèque des créations

Les artistes en résidence au TU partagent leurs questionnements sur leur travail en cours et quelques images de leur carnet de bord au quotidien. 

#3 Gabriel Um I DANSE I Résidence pour Candide 1.6 du 23 au 27 novembre 2020. 

Quels sont les points de départ de ce spectacle  ? Comment naît le désir de création ?

Mon travail se situe autour de valeurs universelles : la liberté, la bienveillance, l’harmonie, l’amour… valeurs que je recherche dans la connexion avec mon enfance, mon « moi candide ».
Sous couvert de ces valeurs qui nous parlent tous, je questionne simplement nos individualités, nos relations avec autrui et nos cheminements au sein du monde dans lequel nous vivons. Plus simplement je questionne nos mouvements, le temps, l’espace et la place de l’être humain au milieu de tout cela. Mes créations se situent précisément à l’endroit du rendez-vous entre ces différents éléments.

Comment se déroule le travail de création ? Quel est votre processus ? Qu’est ce qui se transforme pendant ce temps ?

Dans mon projet, je travaille avec une belle équipe artistique, composée de 5 interprètes, une créatrice lumière, un créateur sonore, une scénographe. Mon travail avec eux consiste à créer des normes, des contraintes que je leur soumets afin de questionner leur liberté, leur adaptabilité, leur résilience…
Mes contraintes sont généralement des algorithmes inspirées de la suite de Fibonacci, du nombre d’or… mais aussi de jeux, générateurs de mouvements libres.
Tout le reste se crée dans l’espace, in situ et là, précisément sur le plateau. Je travaille tous les aspects de la pièce séparément : le mouvement des corps, la musique, les lumières, la scénographie, les textes… Et tous, viennent se rencontrer sur le plateau. Soit la magie opère, soit elle n’opère pas et c’est là que des ajustements et autres adaptations s’effectuent.

Combien de temps avez-vous besoin pour créer un spectacle ?

Ce projet chorégraphique est mon premier projet de groupe. Je n’ai donc pas encore de réelle réponse à cette question. Pour l’instant je dirai le temps que l’on m’offre car j’aime travailler avec la contrainte et y trouver ma liberté.
Peut-être que mes mots seront différents d’ici peu…

Quelle définition avez-vous du spectacle ? Quels sont les enjeux pour vous de la création contemporaine ?

Je ne crée pas de spectacle, je crée un système chorégraphique en perpétuelle mutation. Les  spectacles séparés sont donc des aperçus momentanés à des points spécifiques de l’évolution de ce système.
Pour moi, la chorégraphie est simplement l’acte de créer un cadre qui permet l’émergence de sens.

Quel est votre moteur ? Ce que vous préférez dans votre métier ?

Mon moteur est de questionner la liberté de mouvement, la liberté d’action, la liberté de faire dans le monde actuel.
Les rencontres changeantes, les adaptations perpétuelles, changer d’avis sur tout, réfléchir en fonction de tous les instants présents, est ce qui me fait vibrer dans ce métier. C’est tout simplement la vie.

Quel est votre premier souvenir de spectateur ?

J’ai des souvenirs d’un spectacle qui date de ma plus tendre enfance, je devais avoir entre 3 et 5 ans. J’étais en maternelle à Édéa au Cameroun et j’ai vu un spectacle de clown, « Bobo et Mangetout ».

Propos recueillis en novembre 2020.